Biomasse forestière : lancement d'un projet de coopération européenne
Engagée dans des travaux européens en faveur de la valorisation de la biomasse forestière, la Fédération nationale des Communes forestières a participé au séminaire de lancement d'un projet de coopération européenne (INTERREG EUROPE) aux côtés d'une dizaine de partenaires. Ce partenariat permettra à la fois d'échanger sur les bonnes pratiques avec différentes régions d'Europe et d'agir ensemble pour améliorer la coordination des enjeux forestiers dans les politiques publiques des Etats membres.
Le séminaire s'est déroulé du 5 au 7 juillet derniers, à Solsona (Catalogne), à l'invitation du Centre Technique Forestier de Catalogne (CTFC), chef de file du projet associé au Gouvernement de Catalogne.
Il réunissait les représentants des organismes qui vont être chargés de conduire les travaux jusqu'à fin 2020 : gouvernement de Catalogne et CTFC, Région des Abruzzes (Italie), Région du Nord-Carélie (Filande), ministère de l'Agriculture et association des propriétaires forestiers de la République de Léttonie, agence forestière de Slovénie, agence forestière de Bulgarie, agence de développement régional du centre de la Roumanie et la Fédération nationale des Communes forestières.
Au-delà des contextes et des besoins différents, les partenaires partagent des défis communs :
- concilier le développement des usages de la ressource forestière avec sa gestion durable ;
- réduire la dépendance en énergie provenant de sources fossiles par un usage efficace de la biomasse;
- atténuer les changements climatiques et s'y adapter. Cela passe par plus de séquestration du carbone générée grâce à une gestion durable des forêts, le dévelopement des usages du bois (énergie et matériau) et le stockage du carbone dans les produits contenant du bois.
Lors du séminaire, une position commune a été avancée : le développement des usgaes énergétiques de la biomasse forestière n'est qu'une partie du challenge à relever par le secteur forêt-bois, cela ne peut être l'obejctif principal. Plusieurs constats justifient cette position:
- le prix de l'énergie, qu'elle soit d'origine fossile ou renouvelable, est un facteur majeur de la compétitivité de l'économie. Le développement des usages énergétiques de la biomasse devant se faire à bas prix, il ne pourra seul assurer la compétitivité du secteur forestier ;
- les prix bas du marché du carbone ne permettent pas de rentabiliser des investissements dans des unités de production de chaleur et / ou d'électricité. D'autres investissements dans la bio-raffinerie et l'innovation pour des nouveaux usages du bois sont à privilégier ;
- la meilleure valeur ajoutée en terme d'emploi, d'activité économique, de durabilité est apportée par une gestion forestière qui privilégie la hiérarchie des usages du bois*.
En France, les plans climats air énergie territoriaux, rendus obligatoires par la loi de transition énergétique pour toutes les intercommunalités de plus de 20 000 habitants d'ici fin 2018, seront des outils adaptés pour coordonner le développement de la biomasse forestière, en lien avec les niveaux national et régional.
*la hiérarchie des usages du bois : pour une valorisation complète de la ressource bois dans ses utilisations, la solution est de privilégier en premier lieu le bois d'oeuvre, puis le bois d'industrie et enfin le bois énergie.
**l'usage en cascade du bois : ce principe est transposé dans plusieurs documents de l'Union européenne. Il donne la priorité à une utilisation à valeur ajoutée autre que combustible. Le bois n'est ainsi brûlé pour produire de l'énergie qu'une fois qu'il a été d'abord utilisé, réutilisé puis recyclé en tant que matériau chaque fois que c'est possible. Dans une économie circulaire, une utilisation en cascade des ressources renouvelables est encouragée, de même que son potentiel d'innovation dans de nouveaux matériaux, produits chimiques et procédés.