Ventes de chêne: pas d'exportation avant valorisation sur les territoires
Dernièrement, des ventes publiques de l'ONF sur le chêne ont connu des perturbations, voire des blocages dans certaines régions. Depuis 2012, la situation concernant le chêne suscite l'inquiétude des entreprises de sciage qui ont alerté les pouvoirs publics sur la forte augmentation des exportations de grumes et les difficultés d'approvisionnement qui en découlent.
La part de la récolte exportée est en forte progression, notamment depuis 2014 alors que dans le même temps, la récolte a diminué. Derrière ce phénomène, des prix moyens plus élevées à l'exportation que les entreprises ne peuvent répercuter sur les ventes de sciage en Europe. Cette tension sur la ressource pénalise les entreprises françaises et européennes.
Afin de remédier à cette situation, une mesure de sécurisation de l'approvisionnement des scieries a été mise en place au début du mois de septembre 2015, à titre expérimental. Il s'agit d'un label « Transformation UE » pour les ventes de lots de chêne qualité sciage qui permet, en forêt publique comme privée, de s'assurer d'une première transformation au sein de l'Union européenne des grumes de chêne, soit environ 20% de la production en France.
La Fédération nationale des Communes forestières a soutenu cette initiative prise par les entreprises de sciage regroupées au sein de la Fédération Nationale du Bois (FNB).
Elle a par ailleurs adhéré à l'Association pour l'emploi des chênes et des feuillus (APECF) qui propose aux acheteurs, sur la base du volontariat, de souscrire à ce label.
L'objectif est de conserver sur le territoire de l'Union européenne et, si possible sur le territoire national, les emplois liés à la première transformation des grumes de chêne, de développer la part de la valeur ajoutée des entreprises et les recettes fiscales générées par cette activité. Si l'enjeu repose bien sur la reconquête d'un marché intérieur avec des produits innovants et performants, il n'empêche pas pour autant de prendre des parts de marché à l'export mais avec des produits à forte valeur ajoutée. Une évaluation de cette action sera effectuée fin 2016 pour décider, si et dans quelles conditions, elle doit être poursuivie.
Réforme des modalités de certification phytosanitaire des grumes pour l'export
Pour répondre aux exigences des pays importateurs de bois en matière de traitements phytosanitaires, le traitement des bois par insecticide en forêt, sur plateforme ou en scieries destinés à l'exportation va être interdit à compter du 01/11/2015. Il sera exigé un traitement par fumigation en enceinte confinée. Pour une meilleure traçabilité et avoir l'assurance d'un traitement conforme, le document d'information phytosanitaire intra-communautaire (DIPIC) sera obligatoire pour tout mouvement intra-communautaire de bois à destination des pays tiers.
Au-delà, les difficultés d'approvisionnement se posent pour d'autres essences comme le hêtre et même les résineux. Les discussions engagées entre les propriétaires, publics et privés, avec la FNB soulignent les besoins de contrats pluriannuels de bois façonnés. Ces propositions ont été transmises pour la rédaction du Programme national de la Forêt et du bois.