Un programme ambitieux à mener pour les forêts

Un programme ambitieux à mener pour les forêtsAlors que de nombreuses incertitudes perdurent sur le remaniement du gouvernement, les forêts, elles, ne peuvent plus attendre. Etant sous la sauvegarde de la Nation, elles doivent être une priorité. A l'heure où celles-ci sont en crise, pour de nombreuses années, en raison des changements climatiques qui les impactent, la politique forestière nationale doit être dynamique et réactive.

L'État a ainsi la responsabilité d'une politique forestière nationale prenant en compte l'ensemble des trois fonctions rendues par la forêt : la fonction économique, environnementale et sociétale, réunis sous le terme de « multifonctionnalité ».

L'ONF est un outil essentiel au maintien de ces équilibres en forêt publique puisque qu'il en est le gestionnaire désigné par la loi mais aussi un modèle de référence pour l'ensemble des forêts françaises.

Il est indispensable que les soutiens financiers pour le renouvellement des forêts mis en place dans le cadre de France Relance puis France 2030 perdurent et qu'un véritable fonds pérenne soit créé. Il faudra plusieurs années pour assurer ce renouvellement et adapter les forêts aux nouvelles conditions écologiques imposées. Si nous nous projetons sur une courte période, les besoins de financement se chiffrent en milliards d'euros. Les communes ne peuvent faire face, seules, à ces dépenses. Elles investissent déjà pour leurs propres forêts mais aussi pour celles des autres propriétaires (avec des investissements concernant la voirie, les équipements notamment pour la Défense des forêts contre les incendies...). Ces montants ne sont toujours pas évalués par les autorités compétentes malgré nos demandes et sont considérables.

Rappelons que dès le début de la crise sanitaire en 2018, les communes ont accepté :

  • La prorogation des délais d'exploitation des coupes sur pied d'un an,
  • Le report des paiements de contrats,
  • Le maintien des ventes en ligne,
  • La gratuité des places de dépôt,
  • Le report des ventes de bois verts pour permettre l'évacuation de bois scolytés,
  • Une participation active au label Union Européenne pour le chêne et à la réflexion pour garder de la valeur ajoutée sur les territoires

Il faut également que l'Etat engage la qualification des forêts des collectivités qui ne bénéficient pas du Régime Forestier. Les travaux en cours entre la FNCOFOR et l'ONF, dans le cadre de leur convention, devraient permettre de trouver des solutions. On ne peut laisser des communes sans document de gestion durable et des milliers d'hectares de forêts à l'abandon. D'autant que l'Etat cherche à dynamiser la gestion des forêts privées en visant à réduire le morcellement de ces propriétés. Les propositions d'actions pour "mobiliser les propriétaires forestiers" et celles faites dans le rapport sur la mise en gestion durable de la forêt française privée doivent se concrétiser sans plus attendre.

Compte tenu de tous ces défis, la Fédération nationale des Communes forestières considère que la mise en place d'une cellule d'anticipation aux changements climatiques dédiée à la forêt et à la filière bois est urgente et qu'un Plan Local Forestier doit être testé, à l'échelle de quelques territoires en associant les parties prenantes.

La réussite de l'adaptation des forêts au changement climatique relève de décisions politiques. L'heure n'est plus à la tergiversation mais à l'action. La nomination du délégué interministériel à la forêt, au bois et à ses usages depuis le 15 avril 2024 est un signe très encourageant. Nous réaffirmons notre volonté de poursuivre avec l'Etat la mise en place d'une véritable politique forestière nationale.