Les Communes forestières libres
Après le Congrès de Montpellier, le président Jarlier et les élus réunis pour le 1er bureau de la rentrée les 19 et 20 septembre ont planché sur les questions décisives qui seront soumises au conseil d'administration de mi-octobre.
Un contrat entamé
La situation financière dégradée de l'ONF alerte les Communes forestières qui n'ont de cesse de rappeler qu'elles ne contribueront pas plus qu'elles ne le font déjà au financement de l'établissement. Et les dernières annonces ne rassurent pas les élus.
Le gel de 145 postes sur le terrain entame la confiance établie lors de la signature du dernier Contrat et par là même le maintien d'un maillage territorial essentiel.
Il faut ajouter à cela les nombreux postes vacants, c'est-à-dire les postes momentanément inoccupés, parfois sur de longues périodes, qui impactent la qualité des services aux Communes forestières dans la gestion de leurs forêts. Sur ces deux points, les présidents des associations des Communes forestières ont transmis à la Fédération des chiffres précis.
Les élus des communes en forêts domaniales font également part à la Fédération de problèmes récurrents.
En parallèle de ce contexte national, les élus ont néanmoins insisté sur leur attachement à des relations qu'ils qualifient de constructives dans les territoires, sur le terrain, avec les agents de l'ONF.
Enfin, si les collectivités se sont engagées à mobiliser plus de bois à travers les contrats et le regroupement de la gestion forestière, avec des avancées plus ou moins soutenues, il est évident que cela ne résout en rien la situation financière critique de l'ONF.
Un régime forestier à adapter
Pourquoi ouvrir le grand chantier du régime forestier ? Ce socle est la base de la gestion durable des forêts publiques, au service de l'intérêt général. Il donne pleinement son rôle à l'élu, acteur économique (vente des bois communaux, travaux forestiers...), aménageur du territoire et garant de la bonne gestion de ce patrimoine et de la préservation de sa biodiversité.
Un travail d'évolution est cependant à mener à l'heure où les espaces forestiers sont confrontés à des pressions de tous ordres : changement climatique, maladies ou attaques sur certaines essences en forêts, pressions sociétales et besoins de compréhension de la récolte de bois, problématique de l'équilibre sylvo-cynégétique, pressions foncières et respect de la multifonctionnalité.
Le groupe de travail créé par la Fédération nationale aura des propositions à soumettre.
Une négociation politique en direct
Face à cette situation, les élus des Communes forestières montrent leur cohésion et leur force de proposition, voire d'imagination pour d'autres scénarios dans la gestion de leurs forêts. Pour cela, ils souhaitent entamer une négociation en direct avec l'Etat. Le président Jarlier rencontrera la conseillère forêt du Président de la République dans les prochaines semaines. Des évolutions sont inévitables et même souhaitables.
En attendant les décisions qui seront prises par le conseil d'administration mi-octobre pour ouvrir ces grands chantiers décisifs pour la politique forestière française, les relations avec l'ONF sont réduites au strict minimum au niveau national et maintenues dans les régions.