Après le passage de Klaus : Préparer un plan global pour les forêts
La nuit du 24 janvier, des vents jusqu'à plus de 180 km/h ont soufflé violemment sur le Sud-Ouest, de la côte Atlantique à la Méditerranée. Le lendemain, on dénombrait 8 morts et 1,7 millions de personnes étaient privées d'électricité. Le cœur de l'Aquitaine a été le plus touché. Après deux semaines, les routes et réseaux ont été dégagés, presque tous les foyers ont à nouveau l'électricité. Pompiers, armée, élus locaux et personnels EDF et ONF ont beaucoup donné pour assurer la sécurité des personnes et des biens ; la solidarité a joué. Dès le 26 janvier, une première enveloppe de 5 millions d'euros a été octroyée par le ministère de l'Agriculture. Tandis que les assurances faisaient une première estimation des dégâts entre 1 et 1,4 milliard d'euros, les forestiers évaluaient entre 20 et 50 millions de m3 le volume des bois à terre. Les essences les plus touchées sont le pin maritime et les peupliers. La tempête a détruit des forêts en Aquitaine (Landes avant tout et sud Gironde à hauteur de plusieurs millions de m3), en Midi-Pyrénées où le Gers et la Haute-Garonne semblent les plus atteints, des dégâts localisés apparaissent en Ariège ; dans le Languedoc-Roussillon, très localement, des dégâts importants sont recensés (Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales). Toutefois, les estimations par image satellite de l'Inventaire forestier national n'ont pu encore être menées à bien du fait d'une couverture nuageuse trop importante.
Les professionnels attendent de l'Etat qu'il mette en place un plan global « tempête » du même type que celui de 1999. Après avoir consulté les associations des départements touchés, la Fncofor réclame plusieurs mesures pour venir en aide aux communes forestières sinistrées.
Dans une lettre à Michel Barnier, Jean-Claude Monin rappelle qu'en cette période de crise la qualité du maillage territorial de l'Office révèle toute son importance... Et il met l'accent sur la nécessité de prévoir des financements pour restaurer la voirie communale et départementale qui sera mise à mal lors du débardage et du transport des bois. Comme en l'an 2000, les communes forestières dont le budget provient de la forêt (jusqu'à 45 ou 50 %) vont avoir des finances déficitaires. Le dispositif d'aides budgétaires aux communes sinistrées devra être reconduit sur plusieurs années. Quant aux communes qui auront différé leurs ventes par solidarité, elles attendent de bénéficier de prêt à taux bonifié et à remboursement différé. Dans cet esprit, les communes indemnes et l'ONF ont en effet annoncé que les coupes de bois vert seront gelées. Par ailleurs, les collectivités attendent confirmation de la compensation de l'exonération de taxe sur le foncier non bâti annoncée.
De son côté, le comité interprofessionnel du pin maritime demande à ce que tout soit fait pour mobiliser les bois et pose un préalable : l'indemnisation des propriétaires de forêt (1000 à 6000 €/ha). Il demande la création d'un fonds spécial d'indemnisation et de restauration doté de 500 millions d'euros. Lors d'une réunion rue de Varenne le 5 février, l'étude d'un système d'assurance tempête pour les forêts a été confirmée. Il y a été question avant tout de la sortie des bois. Un dispositif de sélection - par appel d'offres et d'après un cahier des charges – d'un nombre limité d'opérateurs, qui achèteraient à un prix minimum les chablis et les stockeraient avant de les vendre, a été présenté. Une garantie de l'Etat serait accordée à ces opérateurs. Ce projet va être étudié, et plus tard sera précisé le montant de l'aide au stockage. La préoccupation immédiate des propriétaires reste la vente de leur bois à des prix convenables et dans la transparence.