Assemblée générale de la FNCOFOR
Des maires de toutes les régions forestières étaient venus au Sénat le 26 juin pour manifester leurs préoccupations quant à l'avenir du régime forestier dans les forêts communales. Les 1850 délibérations rassemblées sur la tribune témoignaient de l'attachement des conseils municipaux au régime forestier et au service rendu par l'ONF. Les participants ont dialogué avec les membres du bureau de la FNCOFOR autour de la mise en œuvre des objectifs de la Fédération. Ils ont avalisé les projets d'avenant à la charte de la forêt communale et la signature d'un accord avec la forêt privée, ainsi que la position nationale vis à vis de l'interprofession.
Droit à la vérité
En présentant son rapport moral, Jean-Claude Monin, président de la FNCOFOR, a salué les perspectives dressées par le président de la République en mai dernier pour la filière bois. Il a rappelé les convictions de la Fédération. « Il faut prendre en compte tout le Grenelle et particulièrement ses propositions : produire plus de bois en protégeant la biodiversité ordinaire et remarquable ; privilégier la valorisation locale du bois et les projets de territoire ; valoriser les services environnementaux de la forêt et avancer sur la taxe carbone ». Il a également souligné « il faut se garder du tout industriel pour relancer la filière, les projets de développement locaux doivent avoir la priorité ». Cependant la chute des recettes sur les ventes de bois fait souffrir les communes et l'ONF... Et Jean-Claude Monin a demandé avec insistance aux représentants du gouvernement et de l'Office « Répondez à notre inquiétude ! Que veut-on faire du régime forestier et de l'ONF ? Nous avons le droit à la vérité... » Il a expliqué que les communes forestières avaient joué le jeu, mais qu'elles exigeaient la garantie du plein respect du contrat Etat-ONF et l'assurance du rétablissement budgétaire. Il a annoncé que, faute d'informations suffisantes, les représentants de la FNCOFOR ne participeraient pas aux votes lors du conseil d'administration de l'ONF le 1er juillet si la situation restait en l'état.
Orientations confirmées
Le représentant du ministre Bruno Le Maire, Pascal Viné, a affirmé que « les orientations prises dans le contrat avec l'ONF et les missions de l'établissement sont confirmées », et que la rénovation des politiques publiques va s'appliquer. Il a assuré « l'Etat a pris la pleine mesure de ces difficultés »... il aidera l'ONF à passer le cap de 2009... Selon lui, les efforts conjoints conduiront à un budget à l'équilibre. Il a également précisé qu'une argumentation fondée et solide devrait être fournie pour que le tarif de rachat de l'électricité produite à partir de bois soit multiplié par 3... Il a rappelé que là où la forêt n'est pas exploitée, un mandat de gestion annuel pourra être proposé aux propriétaires par les coopératives ou experts, ainsi que par les techniciens forestiers ou l'ONF. Enfin, il a précisé que la rationalisation du développement forestier devrait être calée d'ici l'automne en concertation entre les CRPF, les communes forestières et les chambres d'agriculture.
Pour sa part, Pierre-Olivier Drège a mis en avant « l'injonction faite à la filière bois et ses composantes ». Le directeur général de l'ONF a évoqué les modifications à conduire pour adapter la sylviculture à une production sensiblement accrue. Il a dit également l'importance pour l'ONF de participer au fonds stratégique d'investissement pour les entreprises de la filière. Il a assuré que le budget 2009 de l'Office serait « équilibré » et que le régime forestier n'était pas mis en cause. Le directeur de l'ONF a répété que les mesures déjà décidées seront appliquées et il a appelé les élus à maintenir leurs programmes de travaux... et à continuer à avancer dans la transparence. Il a précisé qu'il était favorable à un tableau de bord de la gestion communale et annoncé la publication d'un annuaire des unités territoriales.