Crise sanitaire : anticiper, planifier, aménager pour s'adapter
Cette crise et l'afflux de bois sur le marché ont été gérés grâce à :
- Une absorption des bois scolytés par les entreprises françaises dans un marché très porteur
- Des aides publiques permettant d'exporter ces bois scolytés, notamment vers le grand ouest français
- La rétention des bois verts qui n'ont pas été mis en vente (en particulier par les communes) pour faciliter l'écoulement des bois dépérissants et un relatif maintien des cours.
- La mise en valeur des qualités mécaniques intactes des épicéas scolytés
Après un court répit en 2021, la crise sanitaire sévit à nouveau avec virulence et touche également le sapin pectiné. On estime que depuis le début de ces vagues de crises, 22 millions de mètres cubes d'épicéas et 15 millions de mètres cubes de sapin sont affaiblis ou morts*. D'autres essences comme le chêne, le hêtre, le châtaignier sont également affectées à différents degrés.
* Source : Département Santé des Forêts – ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
Impacts sur les communes
Une partie des communes rurales sont particulièrement sensibles aux variations de leurs recettes de bois qui peuvent constituer plus de 30% de leur budget de fonctionnement. Avec le dépérissement de leur forêt communale, ces communes voient leur budget de fonctionnement se déséquilibrer. À la demande des Communes forestières, la DGFIP a mené un travail pour établir un système de notation des budgets communaux permettant de détecter ceux en difficulté du fait des baisses de recettes forestières.
A la suite de ces travaux, une ligne d'aide a été instaurée. La Loi de Finances 2024 l'abonde à hauteur de 2 millions d'euros. Ce signal faible est à amplifier.
Une cellule de crise nationale
Dès l'apparition de ces dérèglements, une cellule de crise nationale a été mise en place par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Elle se réunit régulièrement. Elle a pour objectif de partager l'information, formuler des propositions, solutions et dispositifs d'aides pendant les crises.
Aller plus loin avec une cellule d'anticipation de crise
La Fédération nationale des Communes forestières demande :
La création d'une cellule nationale d'anticipation du défi climatique dédié à la forêt et à la filière bois, avec des déclinaisons dans les Commissions Régionales de la Forêt et du Bois (CRFB) :
- Susceptible de scénariser les crises sur les différentes essences et les différentes régions et leur gestion. De l'évacuation / valorisation des bois au renouvellement, avec un fonds pérenne innovant capable de s'adapter en continu aux situations inattendues.
- En capacité de préparer une gestion des flux et des stocks de bois dans l'intérêt des producteurs, des entreprises et de la filière en général, avec une vision à moyen et long terme.
- En capacité d'analyser les différents risques liés à la forêt et leurs combinaisons pour définir une stratégie d'équipement et de lutte.
- En capacité de définir une stratégie d'acculturation de la population aux changements et risques.
Qu'un Plan Local Forestier soit testé, à l'échelle de quelques territoires et en associant les parties prenantes. Celui-ci devra assurer une mise en cohérence des enjeux précités à l'échelle territoriale :
- Aménagement du territoire, valorisation, protection et sauvegarde des territoires forestiers et de la filière forêt bois dans une approche multifonctionnelle.
- Coordination des investissements / équipements territoriaux et planification
- Niveau d'opposabilité à expertiser