Nos forêts menacées
Les forêts sont confrontées à des phénomènes sanitaires très préoccupants en plus des risques qui pèsent habituellement sur ces espaces : incendies, inondations, glissements de terrain. Avec le réchauffement climatique, des maladies ou attaques touchent toutes les régions forestières françaises. Les élus des Communes forestières ont saisi leurs collègues élus de la montagne en Congrès à Morteau (Doubs) sur ces questions pour solliciter leur soutien en faveur de mesures d'urgence. Michel Bourgeois, président des Communes forestières du Jura a porté la voix des territoires forestiers.
La liste est inquiétante :
- Les scolytes ou bostryches causent des dommages inquiétants parmi les épicéas de la moitié nord de la France. Dans le seul massif vosgien, ces insectes ont attaqué au moins 500 000 m3 de bois et 50 millions de m3 en Europe ;
- Les chenilles processionnaires : d'une part, leurs soies urticantes peuvent entraîner des problèmes cliniques chez les humains et affecter sérieusement les animaux domestiques et le bétail. D'autre part, en se nourrissant des aiguilles des résineux, elles réduisent la productivité des forêts et contribuent à sa fragilisation ;
- La chalarose du frêne : plus de 30 % des frênes sont considérés comme très attaqués par la chalarose dans certaines forêts des Hauts-de-France, de Bourgogne-Franche-Comté, du Grand Est et en Auvergne-Rhône-Alpes ;
- La pyrale du buis et les maladies à dépérissement constituent les principales menaces sanitaires, que ce soit en forêt ou dans d'autres espaces végétalisés (châteaux, parcs, milieu urbain...) ;
- La peste porcine : l'exploitation forestière était en suspens dans une centaine de communes du Grand Est. Cette restriction a été levée par arrêté du 19 octobre 2018. Une zone d'observation renforcée couvrant une cinquantaine de communes reste en vigueur, en prévention de l'entrée en France du virus qui touche des sangliers en Belgique.
L'enjeu est double : sortir les bois malades le plus vite possible et éviter l'effondrement des prix des bois verts.
Pour cela, les Communes forestières ont sollicité le soutien des élus de la montagne afin de faciliter des mesures dérogatoires pour les entreprises, le transport, le stockage ; permettre de trouver de la main d'oeuvre ; reconnaitre l'impact sur les budgets communaux.
Un appel entendu et partagé qui sera relayé au niveau national.