Séminaire biodiversité et forêt : la parole aux initiatives territoriales
Les SLDF désignent des outils de développement tels que les Chartes forestières de territoires (CFT) et les Plans de Développement de Massif (PDM). Animatrice du réseau des CFT, la Fédération nationale des Communes forestières a suivi l'appel à projet depuis son lancement en 2012, dans le cadre de la Stratégie nationale de la Biodiversité (SNB).
En présence des ministères en charge de la biodiversité (MEDDE) et de la forêt (MAAF), ce séminaire a d'abord présenté un panorama des projets réalisés. Les objectifs: évaluer les résultats, les facteurs de réussites et les difficultés rencontrées, valoriser les expériences menées et en tirer des enseignements pour une diffusion des méthodes et des pratiques pour d'autres territoires. Ont ainsi témoigné des porteurs de démarches territoriales forêt-bois, des élus et des acteurs de l'environnement et de la recherche.
La qualité des projets en termes de partenariat, de sensibilisation sur le terrain et de dialogue entre les différents acteurs a été unanimement soulignée. Les collectivités locales ont été identifiées comme cheffes de file de ces initiatives pionnières.
L'accent a été mis la première journée sur les moyens de connaissance de la biodiversité et sa prise en compte dans la gestion forestière : production de données, d'informations et appropriation par les acteurs concernés. Mais aussi la diffusion de cette connaissance, notamment auprès des professionnels de la filière comme les Entrepreneurs de Travaux forestiers (ETF) et sa concrétisation dans les documents de gestion forestière: plans simples de gestion, documents d'aménagement.
Pour poursuivre ces démarches, un lien plus fort doit être créé entre les territoires forestiers et la recherche qui dispose de méthodes et de connaissances approfondies, notamment sur les questions climatiques.
Les retours d'expériences ont confirmé la nécessité d'intégrer la biodiversité dans des démarches plus transversales. Elle ne doit pas être "sacralisée" en forêt mais "socialisée", ont rappelé plusieurs intervenants.
De plus, ces démarches doivent être incitatives plutôt que prescriptives et règlementaires. Il faut "donner envie" et même proposer des outils "ludiques", adaptés à un public large de propriétaires.
Les projets ont aussi montré que la biodiversité apporte une vraie plus-value économique sur les territoires: résilience des forêts, respect des sols et qualité de l'eau, meilleure adaptation aux changements climatiques. Un bon exemple : les Projets Sylvicoles Territoriaux (PST) de la région Rhône-Alpes vise, au-delà de la production de bois d'œuvre, à optimiser les services écosystémiques rendus par la forêt et à décloisonner les approches : prise en compte dans les actions sylvicoles du carbone, de l'eau, de la biodiversité, des paysages ou encore des besoins économiques de la filière locale.
La dernière journée était consacrée à la présentation des outils et des financements européens ainsi que les politiques publiques menées en France en faveur de la biodiversité. Les participants ont souligné que les actions pionnières menées sur le terrain nécessitent une animation importante et demande des moyens. Dans ce domaine, les Régions apparaissent comme les pilotes des futures politiques publiques de la biodiversité en cohérence attendue avec la politique nationale.
Michaël Weber, vice-président de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux et président de l'association des Communes forestières de Moselle, a ajouté que "les communes forestières, en tant que propriétaires de forêts et acteur indispensable des territoires, étaient au carrefour de ces préoccupations et force de concertation".
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