La forêt cablée : les Communes forestières à l'initiative en Ardèche
Alain FEOUGIER, président de l'association des Communes forestières d'Ardèche le rappelle: "l'enjeu est la valorisation de la ressource bois et les collectivités sont en première ligne pour réaliser des projets en tant que prescripteurs publics".
Une expérimentation adaptée
L'exploitation par câble permet de travailler différemment. La problématique rencontrée sur la commune de Barnas concerne une grande surface boisée de plus de 600 hectares. Vincent GARAUD, expert forestier, explique: " l'espace avait été boisé dans les années 60 grâce aux fonds d'Etat, mais depuis aucune intervention n'avait pu être faite en raison du relief et du manque de pistes, avec en plus une piste principale difficile d'accès".
Ainsi, le cable évite toute création de piste de débardage qui aurait été couteuse et n'aurait pas permis un projet bénéficiaire.
Une technique efficace
Le principe repose sur un téléphérique mobile, avec un câble porteur de 800 mètres pour remonter et descendre les arbres, d'une puissance de 5 tonnes.
Le cable peut être utilisé dans un contexte de pente forte bien sûr mais aussi de sols fragiles, notamment à proximité des périmètres de captage d'eau pour éviter tout impact sur le sol.
Sur des lignes espacées d'environ 60 mètres, l'arbre est tronçonné, accroché par le bucheron puis tracté. la tête d'abattage enlève les branches, coupe, billone et l'opérateur choisit le produit qu'il veut fabriquer. A la fin de la journée, les volumes, leur qualité par essence et leurs meilleurs usages sont connus et disponibles.
Le regroupement public/privé essentiel
"L'animation des Communes forestières a permis de déclencher et fait démarrer la gestion forestière du massif", rappelle Vincent GARAUD. "Cette expérimentation sera reproductible durant 10 ans ou nous allons progresser petit à petit dans le regroupement".
Ce projet remarquable et reproductible nécessite un minimum de 2000 à 2500 mètres cube de bois à sortir, ce qui rend le regroupement des propriétaires forestiers, qu'ils soient publics ou privés, essentiels pour développer ce type d'exploitation. A noter que sur ce regroupement forestier, la commune est propriétaire de 15%, le reste étant privé.
L'opération est bénéficiaire pour les propriétaires qui évitent des coûts trés importants de création de pistes et trouvent avec le tri des bois en amont, une qualité de travail.
L'expérience de Barnas et son caractère reproductible feront l'objet d'une évaluation économique. D'ores et déjà, les premiers aspects techniques et économiques sont concluants, un signe d'autant plus encourageant que la mobilisation accrue du bois est un objectif national.
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