La forêt au coeur du lien urbain-rural
L'assemblée générale des Communes forestières à la Région Île-de-France avait cette année pour thématique « Urbain, péri-urbain, rural : les espaces forestiers, atouts des territoires ». Les interventions des élus des Communes forestières ont particulièrement insisté sur l'importance du lien urbain-rural, dans un contexte politique où les territoires ont plus que jamais besoin de solidarité.
Cette question a été abordée lors du dernier conseil d'administration de la Fédération nationale qui avait lieu le 13 décembre dernier, au sénat, en présence de plusieurs sénateurs des territoires forestiers.
Après la réforme territoriale et les grands textes législatifs concernant les collectivités, les élus s'interrogent sur la place de la forêt. Si elle est partout, la forêt finit parfois par ne plus exister. Loin d'opposer le monde urbain et le monde rural, les élus forestiers se mobilisent pour mettre en réseau ces territoires, pour que les uns profitent des atouts des autres et inversement.
La forêt est aujourd'hui à la confluence d'enjeux majeurs qu'il faut connaître et maîtriser : développement urbain, protection foncière, gestion des risques et surtout changement climatique. Le matériau bois s'inscrit pleinement dans la transition écologique, qu'il s'agisse du bois énergie, de bois construction et de bois chimie. Les élus sont face à une situation cruciale pour le secteur forêt-bois, mais aussi face à l'un des plus grands défis de nos sociétés.
Complémentarité et réciprocité
Les métropoles concentrent une grande partie des richesses des territoires, elles ont néanmoins une relation d'interdépendance avec les espaces péri-urbains et ruraux qui les entourent. Ces derniers sont véritablement les « pourvoyeurs » de ressources : foncières, forestières, agricoles, de logements, de services et de qualité de vie.
Bien souvent, les élus n'ont pas les moyens ni le soutien suffisants des pouvoirs publics pour répondre à toutes ces attentes et ont le sentiment d'un abandon de la ruralité. C'est en rappelant les principales caractéristiques de l'action des Communes forestières que le président Dominique Jarlier a proposé une nouvelle vision pragmatique pour le développement économique des territoires et la capacité à innover, à procéder de la démonstration pour convaincre, comme les Communes forestières l'ont démontré par le passé.
Cela passe par un diagnostic partagé des forces et des faiblesses des territoires, pour une nouvelle égalité territoriale dans les pactes métropolitains, les schémas régionaux d'aménagement et de développement tels que le SRDEII et le SRADDET, ou encore le SCOT et les contrats de réciprocité.
Si la commune reste le noyau de la démocratie de proximité, de nouvelles démarches sont à explorer, voire à inventer, pour organiser collectivement, les relations entre les territoires.
A l'Etat de conserver un rôle de régulateur en organisant cette solidarité inter-territoriale sur le plan financier, de veiller à une répartition équilibrée des moyens affectés aux métropoles avec ceux des autres secteurs, notamment forestiers qui répondent à des attentes fortes de la société.